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Bernard DAVID |
Photos Alain Monnié | Retour Accueil |
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Bâtie au sommet de la colline de Bouée, l'église Notre-Dame domine tout le terroir de son fin clocher acéré. Elle a été construite en plusieurs étapes. | ||
La partie
la plus ancienne, et la plus remarquable, est la sacristie, qui a été
construite au XIVe ou XVe siècle*. Elle est formée
de quatre travées, voûtées d'ogives qui retombent sur un pilier central
rond. Les clefs de voûte sont armoriées. Sur le mur de l'est est sculpté
un retable de style Renaissance. Cette sacristie, qui devait être la chapelle
primitive de Bouée, est surplombée d'un grenier pourvu d'une cheminée ;
c'est là que devait se réunir, avant la Révolution, l'assemblée délibérante
appelée le général. Dans la sacristie, on peut admirer un crucifix
de bois, sans doute de facture espagnole et estimé du XVè siècle. *Quelquefois datée du XVIème, voire précisément 1550 , la chapelle primitive est certainement plus ancienne. |
La
nef est en deux parties dont la dernière porte la date 1606. La voûte, lambrissée,
est du type vaisseau renversé. Le chevet, plat, est orné d'un retable aux
colonnes de marbre ; une plaque nous apprend qu'il a été édifié en 1629
grâce à la générosité de Jean Magouet et Julienne Guillard, sa femme, sieur
et dame de la Bazillais. Faisant à peu près vis-à-vis à la sacristie et formant avec elle un faux transept, la chapelle dédiée à Sainte-Barbe et Saint-Louis était la chapelle seigneuriale de la Cour de Bouée. Les vitraux portent les armes de familles ayant possédé cette terre. |
L'église
abrite un chef-d'oeuvre, une admirable Vierge à l'Enfant, en marbre
blanc d'un type très courant dans la sculpture française du
XIVe. Elle doit être considérée comme issue d'un atelier parisien a qui on peut attribuer d'autres oeuvres parentes. Expertisée, elle a été datée du deuxième quart du XIVe. |
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Pages spéciales Patrimoine religieux |
Jolie demeure bourgeoise
dans le bourg. Le domaine est ancien puisqu'en 1582, Pierre Mainguy, sieur de la Haye en Bouée y demeurait. Les Lefebvre succédèrent aux Mainguy ; Jeanne Lefebvre qui épousa Vincent Magouet du Mont des Ormes en 1708 porta la terre de la Haie dans cette famille. Le domaine fut loué ; la famille d'un négociant et échevin de Nantes, Louis Berthault, l'occupait à la fin du XVIIIè siècle |
C'était une seigneurie avec haute justice relevant de la vicomté de Donges et baronnie de la Roche en Savenay. Parmi les seigneurs les plus marquants, citons : - Les Du Boisguéhenneuc qui étaient protestants ; ils possédaient aussi la terre noble de la Babinais où ils se faisaient inhumer ; ils furent contraints d'abjurer la religion réformée en 1685. Léa du Boisguéhenneuc, dame de la cour de Bouée, légua une rente annuelle de 500 livres aux pauvres de Bouée ; elle mourut en 1716. - Jean Senant, riche roturier (il avait été fermier général des devoirs de Bretagne, impôts sur les boissons) acquit la Cour de Bouée en 1725. Il acheta la même année une charge anoblissante de notaire et secrétaire du roi. Après sa mort à Nantes en 1737, son coeur fut ramené à Bouée. - Jacques du Merdy de Catuélan, petit-fils de Jean Senant, traducteur du théâtre de Shakespeare, qui vendit la Cour de Bouée à Claude-Louis de Monti en 1777. - Louis-Claude-René de Monti (1750-1826), officier d'artillerie qui concourut à repousser les Anglais tentant de débarquer à Cancale en 1779. |
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Le château actuel est essentiellement du XIXè siècle. C'était la demeure de Louis de Monti (1789-1874), fils du dernier seigneur de la Cour de Bouée. Son épouse, Pauline de Cornulier, fit venir à Bouée les soeurs de Saint-Gildas pour y fonder une école de filles. |
Ce charmant petit
manoir appartint à la famille d'Espinose, famille noble d'origine espagnole
dont une branche établie à Nantes se livrait au commerce à la fin du XVIè
siècle. Aux d'Espinose succédèrent les Gravé, hommes de loi, dont René Gravé, sénéchal de Savenay, mort en 1763. Sa fille Françoise-Thérèse épousa François Magouet de la Trocarderie. Par héritage, le domaine passa aux Legrix puis aux Prével, dont l'architecte Louis-James Prével (1832-1888) qui laissa de nombreux travaux d'histoire locale. |
La terre de la Violière fut acquise en 1643 par Jean Bessard, sieur de la Brunelais, procureur fiscal de la vicomté de Donges. Les héritiers des Bessard furent les Busson, dont Charles-Etienne, capitaine de navire, puis les Bourdic. Au moment de la Révolution, la famille Bourdic qui vivait à la Violière comptait 15 enfants. L'aîné des garçons, Claude, participa au soulèvement de mars 1793 dans la région de Savenay puis rejoignit l'armée catholique et royale de l'Anjou en juin. Il put franchir la Loire à Rohars grâce à Jean Legland et rejoindre l'armée de Charette dans le pays de Retz. Les parents Bourdic, bien que désapprouvant la conduite de leur fils, furent détenus prisonniers dans leur demeure en 1794. |
Seigneurie
relevant des ducs de Bretagne, puis du roi. Les premiers seigneurs connus sont les Louëday au XVè siècle, puis leurs descendants, les Bonamy, d'origine italienne. Leur succédèrent les Le Meneust de Bréquigny, dont deux moururent au Châtelier, le dernier en 1729. Peu après, Jean Senant, seigneur de la Cour de Bouée, acquit aussi le Châtelier. Ses héritiers, les Du Merdy de Catuélan, le détinrent jusqu'à la Révolution. Le dernier seigneur était le premier président du parlement de Bretagne. Son émigration entraîna la confiscation du domaine. Le château, en ruine, fut acheté en 1796 par Georges-Marie-Paul Hardouin qui avait été le fermier général de la seigneurie. |
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Les bâtiments qui
subsistent encore ne sont que des dépendances. Pourtant au milieu du XVIIIè
siècle, le manoir avait encore fière allure avec chapelle, colombier, étang,
jardin, bosquet, verger, vignes, pourpris, avenue, bois de haute futaie... Un atelier d'extraction du salpêtre fut installé au Chatelier en 1794-1795. |
C'était le moulin
seigneurial du Châtelier |
Le domaine appartint aux de Louëday, dès le XVè siècle. En 1552, Pierre de Louëday était sieur de la Paclais, de la Rostannerie et de la Haye. Différentes familles possédèrent ensuite le manoir : Les Bouchard, hommes de loi, les Delaunay, les Gravé. A la Révolution, c'était la demeure de Jean-François Roulland qui fut le premier maire de Bouée. Au XIXè siècle, les Bessard du Parc s'y installèrent. Fidèle Bessard du Parc (1791-1850) participa au soulèvement royaliste de 1815, lors du retour de Napoléon de l'île d'Elbe. |
Cette
jolie maison fut la demeure de Vincent Magouet de la Trémélotrie (1744-1827). Né au Mont des Ormes, dans une famille bourgeoise, Vincent Magouet, après une courte carrière d'officier garde-côtes, menait au Perron, avant la Révolution, l'existence paisible d'un rentier campagnard célibataire. Il chicanait souvent ses voisins. Chaud partisan de la Révolution, il fut élu administrateur du district de Savenay (1792-1795), puis nommé commissaire du directoire exécutif près le canton de Savenay (1797-1800). Sous le Consulat, il fut promu sous-préfet de l'arrondissement de Savenay, fonction qu'il occupa jusqu'en 1809. On le sortit de sa retraite pour le nommer maire de Bouée en 1812 mais il fut écarté à la seconde Restauration en 1815. Il ne se maria qu'en 1825, âgé de 81 ans ! A son mariage, il reconnut un fils né en 1809. Il mourut au Perron en 1827. |
Cette
maison de caractère porte la date 1648 mais le domaine existait auparavant
car Jeanne Danard, dame du Mont des Ormes, mourut à Bouée en 1617.
Le Mont des Ormes fut aux mains des Magouet pendant près de deux siècles. Le dernier d'entre eux, François (1742-1819), avocat, occupa quelques temps une charge de juge-garde de la Monnaie de Nantes ; il vivait retiré sur sa terre avec sa nombreuse famille lorsque survint la Révolution. Il fut élu vice-président du directoire du district de Savenay en 1790 avant d'être juge dans différents tribunaux, jusque sous la Restauration. Ses opinions républicaines ne l'empêchèrent pas de donner refuge, après la bataille de Savenay, à une jeune rescapée de l'armée vendéenne, Cécile Hilaire. |
Cette demeure bourgeoise fut possédée par la famille François puis par les Courant, dont Joseph Courant (1758-1806) qui fut maire de Bouée et épousa sa voisine Renée-Françoise Magouet du Mont des Ormes |
Au moment
de la Révolution, Georges-Jean-François Pichot, sieur de la l'Amabilais,
qui avait été commis de négociant à Nantes, s'installa dans sa maison de
famille à la Bouquinais. Pour arrondir son domaine, il acheta de nombreux
biens d'Église mis en vente par l'Assemblée Constituante, dont le
Prieuré Sainte-Anne de Rohars et les chapellenies de Rudesse et de la Gautrais. Il fut nommé administrateur du district de Savenay en 1794. Son attitude lui avait valu des ennemis puisqu'il fut assassiné près de sa maison le 2 avril 1796. |
Ce village, aujourd'hui
bien triste par l'amoncellement des ruines et le recul de la Loire par
suite de endiguement, fut un petit port très actif, en particulier au
XVIè siècle. Un prieuré, dédié à Sainte Anne, y était établi depuis le
Moyen-Age, au moins depuis 1330, époque à laquelle il était taxé 7 sols
au profit du pape. Pages spéciales Rohars - La chapelle Sainte Anne |
Cette terre noble appartint à la famille Bouchard, en dernier lieu à Anne-Marie Bouchard, épouse de Valentin Gazon, sieur de Mareuil, qui était subdélégué de l'intendant de Bretagne à Savenay et qui mourut à Bouée en 1722. L'année suivante, le domaine était acheté par Benoît Gomme, capitaine de vaisseaux et bourgeois de Nantes. |
Cet admirable petit château fut construit au XVIIIè siècle, probablement par Julien Bessard, sieur du Parc et de la Bessardais (1682-1755). Il était auditeur à la chambre des Comptes de Bretagne et épousa en secondes noces sa cousine Thérèse Bessard. | |
Le château
fut ensuite habité par leur fille Françoise (1743-1831) et son époux Louis-Marc
de Lespinay, gentilhomme poitevin. Celui-ci paraît avoir été bien intégré
dans la population de Bouée dont il fut marguillier en 1766. La famille
de Lespinay dut s'exiler à Blois en 1794, victime de la proscription révolutionnaire
à l'égard des nobles. Au XIXè siècle, le domaine appartint aux de Marquessac, Maugars puis Paumier. |