VIERGE A L'ENFANT
Cette très belle statue est d'un type français courant de Vierge du 14e siècle dérivé de la Vierge d'Evrard de la cathédrale de Langres.
Elle est à rapprocher, entre autres, des Vierges de Sées, de Senlis, de celle d'Ully-Saint-Georges et de l'église de Lévis-Saint-Nom. Ces statues semblent provenir d'un même atelier parisien. Cet atelier se caractérise notamment par la présence de légères incisions marquant la jointure des mains et des doigts. Ces filiations permettent de dater la Vierge de Bouée du second quart du XIVe.
Elle est considérée comme la plus remarquable de la catégorie..
Ce serait un don fait par un marin corsaire de la Bazillais en 1629, peut on lire sur une ancienne carte postale.
C'est une confusion avec le retable édifié en 1629, don de Jean Magouet et Julienne Guillard, sieur et dame de la Bazillais.
Peut être offerte par un armateur, habitant fortuné ou seigneur, elle a très bien pu être abritée auparavant dans une des chapelles privées aujourd'hui disparues (hormis celle de la Cour de Bouée).
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Elle est classée au titre d'objet MH depuis le 29/10/1909

La vierge à l'enfant se trouvait autrefois dans une niche du retable de l'église.
Elle est en marbre blanc et sa hauteur est de 87 cm.

Cette représentation de la vierge Marie et de l'enfant Jésus est remarquable par la finesse des traits des personnages.
Serait-elle originaire de l'ancienne Abbaye de Blanche Couronne, ? Peu probable selon les experts.
Don d'un capitaine au retour d'un voyage comme il est dit souvent ? Peut être, mais sa provenance parisienne suggèrerait plutôt une arrivée par la terre ferme..
On dit même qu'elle aurait été trouvée au fond de la mer par ce capitaine, belle légende assurément.
Mais bien sûr comme souvent, une histoire, même enjolivée, peut contenir un fond de vérité.
Sa présence dans l'église de Bouée est en réalité à ce jour inexpliquée par les experts et elle a pu être offerte par un habitant fortuné, seigneur ou armateur.
Des vierges apparentées

Lévis-Saint-Nom


Vierge de Feucherolles


Vierge gothique de Blanchelande
Musée du Louvre

Des copies de la Vierge auraient circulé dans la région.
Dans le bulletin de 1872 de la Société archéologique de Nantes et de la Loire Inférieure on peut lire
:


A noter que la date du XVe est sans doute erronée, comme nous l'avons vu.
Mais de fait, sur une photo prise à l'occasion de la communion et confirmation de 1915, on voit dans une fenêtre surplombant les communiants une représentation de la Vierge. Or le socle n'est pas sculpté et il se pourrait bien qu'elle ne soit qu'une copie. A confirmer.... 

  (photo fournie par B.David)
Bernard David nous indique ::
S
elon un manuscrit de la Médiathèque de Nantes dû à F.-J. Verger, lequel est passé à Bouée en 1841 ou 1842 « On fait remarquer aux étrangers une petite statue de la vierge, en marbre blanc, qui a été apportée de l’étranger par un capitaine de navire. Nous n’avons pu la voir »
Selon un autre manuscrit de la même Médiathèque dû à L.-J. Prével, architecte nantais, propriétaire et habitant épisodique de la Rostannerie :
« On fait remarquer aux étrangers une statue de la vierge en marbre blanc maladroitement rehaussée d’or, il n’y a pas fort longtemps, car cela se fit à notre connaissance »
« Les copies qui en ont été faites par le moulage circulent dans le commerce sous le nom de Bonne vierge de Bouée. La tradition prétend qu’elle fut donnée à l’église par un marin, qui l’aurait soi-disant trouvée au fond de la mer »
(texte écrit dans les année 1870 peut être inspiré par le bulletin de 1872 cité ci-dessus))

 

extrait de
"LES FASTES DU GOTHIQUE - Le siècle de Charles V" :
Le socle, décoré d'arcatures et de deux figurines d'anges, assez « pucelliens »
(1), ajoute à la statue un surcroît de séduction. Avec celui de Munneville-le-Bingard, il constitue l'un des rares témoins de ces accessoires, sans doute habituels, qui contribuaient à embellir et documenter les sculptures.
Ministère de la Culture - 1981
(1) de Jean Pucelle, peintre, enlumineur et orfêvre français du XIVe


La vierge de Bouée en carte postale
Cette carte postale ancienne est intéressante car, outre qu'elle montre la vierge dans la niche du retable, le commentaire montre bien à quel point il faut se méfier des affirmations un peu aventureuses que l'on peut lire ici où là sur d'anciens documents..

Marin corsaire de la Bazillais ? certainement une confusion avec le sieur Magouet de la Bazillais qui n'était nullement corsaire et qui fit don du retable de l'église

Art italien ?
Nous savons aujourd'hui grâce à des expertises effectuées à l'occasion d'expositions nationales auquelles la vierge de Bouée participa qu'elle est au contraire bien française.
Toutefois le XIVe est exact.

Dans l'église depuis 1629 ?
Nous n'en savons rien. La date de 1629 est seulement celle du retable attestée par une plaque. Mais il est possible que la Vierge fut offerte à l'église de Bouée à cette occasion puisqu'elle était conservée dans une niche à sa taille dans le retable.

Statue en albâtre ?
Elle en marbre.

Au moins on peut être d'accord sur un point : sa grande valeur artistique qui en fait véritable chef-d'oeuvre.

Pour cette page une aide précieuse a été fournie par la lecture de l'ouvrage suivant :
LES FASTES DU GOTHIQUE - Le siècle de Charles V - Ministère de la Culture édité à l'occasion d'une exposition nationale en 1981 durant laquelle la Vierge de Bouée a été expertisée.
Il y est précisé que la couronne a été refaite.
On peut y lire aussi :
Élégante sans excès, d'afféterie(1) sereine et sans sévérité, la Vierge atteint une sorte d'équilibre classique entre naturel et préciosité.
afféterie ou affèterie : manière précieuse, affectation

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